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LES SOLUTIONS POUR L’AGRICULTEUR
Introduction

 

Chaques années la population augmente. En 2050, la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards. Cela engendre une demande croissante d’aliments. La production de produits agricoles doit aussi adresser les défis relatifs à la pauvreté et la malnutrition. Aujourd’hui, près de 870 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique dans le monde et 896 millions de personnes vivent dans la pauvreté (moins de 1,90 € par jour). L’accroissement de la production agricole doit aussi faire face à d’autres défis tels que, le changement climatique, les catastrophes naturelles, les ravageurs et les guerres, conflits qui constituent des obstacles en plus. Pour répondre à la demande, la production agricole devrait augmenter de 60%. De plus, on observe que les pratiques agricoles actuelles ont des répercussions sur l’environnement et sur la santé des populations. Des réponses concrètes à ces problèmes s’imposent. L’agriculteur et ses pratiques agricoles sont aux centres du débat. Quelles sont les solutions au niveau de l’agriculteur qui permettraient d’apporter des réponses aux niveaux démographique, environnemental et sanitaire ?

Est-ce que nos techniques agricoles et systèmes alimentaires actuels sont capables de satisfaire la demande alimentaire mondiale ?

 

Pour nourrir sainement l’humanité, tout en préservant l'environnement, il faut faire appel à des changements parfois radicaux et des transitions des pratiques agricoles. Il faut prévoir des investissements agricoles (pour augmenter la production et l’innovation) et au développement rural et durable. Pour cela, une nouvelle approche de l’agriculture est essentiel. Cette dernière doit faire en sorte d’augmenter la productivité et les revenus agricoles. Il faut donc promouvoir des systèmes, techniques alimentaires, plus productifs, durables et inclusifs, qui mettent l’agriculteur au coeur des solutions.

Nous allons donc présenter les différentes solutions et les différentes techniques agricoles en ordre de raisonnabilité et de durabilité.

 

Comme le co-fondateur de la permaculture David Holmgren le disait, “Nous croyons qu’une agriculture qui dépense peu d’énergie pour un grand rendement est un but possible à atteindre dans le monde entier, et que seules sont nécessaires pour cela l’énergie et l’intelligence humaines "

 

 

L’agriculture de subsistance et l’agriculture extensive

 

L’agriculture de subsistance qualifie une agriculture de survie avec peu ou pas de récoltes à vendre. En d’autres termes, l’agriculteur qui cultive la terre ne produit que ce dont il a besoin pour sa consommation, pour sa “subsistance”. Elle représente aujourd’hui environ 20 % de la production alimentaire mondiale.

De son côté, l'agriculture extensive est l’opposée de l’agriculture intensive. Elle ne cherche donc pas par tous les moyens à maximiser la productivité à court terme du sol. Elle ne fait donc pas appel à des intrants chimiques, à l'arrosage ou au drainage. Elle fait surtout appel aux ressources naturellement présentes sur place. En Europe, les zones d'agriculture extensive correspondent aux zones agricoles où la biodiversité est la plus élevée. Cependant, en Italie comme dans beaucoup de pays Occidentaux, cette pratique est peu développée et l’agriculture extensive qui tend à répondre aux besoins important des populations est plus répandue.

 

Mais même si elles présentent des avantages environnementaux et sanitaires, ces deux types d'agriculture ne constituent pas vraiment des solutions aux problèmes posés : la production est limitée et les rendements très inférieurs à ceux de l’agriculture intensive de telle sorte qu’ils ne permettraient pas de nourrir la population en augmentation constante. De plus, l’agriculture de subsistance supposerait que tout le monde soit agriculteur.

 

L’agriculture de sélection

 

De nos jours il est possible de sélectionner le patrimoine génétique des organismes par hybridation et sélection ou par mutagenèse et sélection. L’agriculture de sélection, est donc une agriculture qui emploierait des graines issues d’une sélection préalable utile aux agriculteurs et aux consommateurs. Prenons par exemple le cas d’un agriculteur vivant dans une région où les sécheresses sont chroniques. Ils pourrait alors planter des plantes qu’ils n'arroseraient pas. La majorité des plantes mourraient. Mais il pourrait récupérer les résistantes et les croiser entre elles afin de permettre la sélection des gènes de résistance à la carence d’eau. Ainsi, il obtiendrait des plantes super-résistantes à l’eau et nécessitant peu d’engrais qui résisteraient aux sécheresses chroniques.

Exemple de sélection génétique avec tableau de croisement génétique :

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Sources : Montage personnel à partir de l'outil "Drawings" de Google Docs dans le Drive

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On croise deux plantes, toutes deux aux génotype (B+b). Le gène B+ est un gène de résistance à la sécheresse et le gène b est un gène de non-résistance à la sécheresse. Ainsi, en croisant les deux plantes, on obtient 25% de plantes ultra-résistantes à la sécheresse de génotype (B+B+), 50%de plantes semi-résistantes à la sécheresse (B+b) et 25%de plantes non-résistantes à la sécheresse (bb).

 

Ces plantes produiraient un petit peu moins, mais l’économie de rachat de graines et de l’utilisation d’eau et d’engrais et la limitation des pertes, serait considérable et compenserait la perte économique issue de la production moins importante. La sélection pourrait se focaliser sur des graines adaptées à chaques régions du monde, par rapport au climat, aux aléas climatiques, aux caractéristiques du sol ou aux prédateurs et nuisibles locaux…

 

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Sources : Montage personnel à partir de l'outil "Drawings" de Google Docs dans le Drive

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En réalité, toute l'agriculture actuelle est basée sur la sélection, mais la sélection de caractères utiles aux grandes entreprises et non aux agriculteurs et aux consommateurs. Une nouvelle agriculture de sélection consisterait donc à tourner cette sélection à l’avantage des agriculteurs et consommateurs. Cependant, cette pratique en Italie comme dans beaucoup de pays du monde n’est pas tolérée par les gouvernements et la sélection qui aboutie à la création d’une espèce de qualité supérieure est punie par la loi : les graines sont principalement vendues par de grandes compagnies qui les rendent parfois intentionnellement défaillantes. Les raisons pour lesquelles les agriculteurs ne peuvent pas employer à leur avantage la sélection sont donc principalement économiques : avec un système de sélection, l’agriculteur n’aurait plus besoin d’acheter de graines.

 

Cette solution passerait donc pas une légalisation de la sélection des graines et la possibilité pour les agriculteurs de s’approprier des plantes plus résistantes. De plus, cette agriculture serait une alternative aux OGM et à certains problèmes qu’ils soulèvent.

 

Les OGM

 

Le sigle OGM désigne les Organismes Génétiquement Modifiés. Une façon de créer des OGM consiste à manipuler l'ADN et d'insérer de nouveaux gènes dans des organismes.

 

Les plantes génétiquement modifiées sont divisées en GMTH (genetically modified herbicide tolerance) et GMIR (genetically modified insect resistance). Le premier acronyme désigne une plante dont le caractère introduit est une tolérance à l'herbicide. Ces caractéristiques permet une résistance majeure aux herbicides, l’agriculteur peut ainsi utiliser beaucoup de herbicides sans affliger la plante, mais par contre, cela  ne respecte pas l’environnement. Le second est une abréviation qui désigne une plante dont le caractère introduit est une résistance contre une attaque d'insectes. Ces caractéristiques permettraient donc l’emploi d’un nombre plus limité d’insecticides.

La création d’OGM qui rendrait les plantes résistantes à la sécheresse, ou qui les rendrait plus nutritives... serait elle aussi une option à prendre.  

 

Un facteur qui cependant pourrait entraîner des conséquences imprévisibles, est la perte de contrôle d’un OGM. Les nouvelles fonctionnalités pourraient se propager dans le génome des populations en conditions naturelles. En effet, ces nouvelles plantes résistantes génétiquement modifiées pourraient supplanter d’autres espèces et causer la disparition des espèces moins résistantes.

 

En Italie, cette pratique n’est, pour le moment, pas utilisée. Les grandes aires d’OGM au niveau mondiale se trouvent, aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine, en Inde, au Canada, en Chine, au Paraguay, au Pakistan, en Afrique du Sud, en Uruguay, en Bolivie, aux Philippines, en Australie et au Burkina Faso.

 

 

La rotation des cultures ou rotation culturale

 

La rotation des cultures a pour objectif de maintenir ou d’améliorer la fertilité des sols et sur le long terme d’augmenter les rendements.

Une rotation culturale se pratique lorsqu’on cultive, successivement dans un ordre précis et dans des cycles réguliers, différentes cultures sur la même parcelle agricole.

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http://www.monjardinenpermaculture.fr/system/rich/rich_files/rich_files/000/000/165/trois-tiers/rotation-cultures.jpg

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C’est une des techniques agricoles les plus ancienne et aussi une des plus naturelle.

Elle permet de rompre le cycle vital des organismes nuisibles aux cultures, mais aussi le cycle de certaines adventices. Elle réduit les risques des résistances et rend la gestion à long terme des adventices plus facile. Elle améliore des caractéristiques du sol tels que sa structure ou encore son alimentation hydrique ce qui peut réduire le travail du sol pour l’agriculteur. De plus, les légumineuses comme le haricot permettent d’enrichir naturellement le sol en azote car leurs racines contiennent des bactéries qui transforment l’azote atmosphérique en azote du sol. Cette approche permet la durabilité de la production agricole dans le temps et la réduction de l’utilisation de la quantité d’engrais. Elle est donc une solution au niveau environnemental, sanitaire et économique.

 

Cette technique agricole est encore utilisé de nos jours en Italie, mais aussi en France, en Angleterre, ou encore aux Etats-Unis.

 

 

L’agriculture intégrée

 

L’agriculture intégrée est une méthode de production, qui en utilisant des moyens naturels et des mécanismes régulateurs proches de la nature, fournit de la nourriture de qualité, tout en prenant en compte la conservation de l’environnement.

 

Cette technique agricole réduit l’utilisation de produits chimiques de synthèse afin de contrôler le processus de production. Par exemple, l’utilisation de pesticide se fait uniquement lorsque les insectes nuisibles sont nombreux. Pour contrôler leur présence on accroche un panier avec une capsule de phéromones sur un arbre et on regarde quotidiennement le nombre d’insectes piégés. Lorsque le nombre de capture est trop important, alors l’agriculteur traite sa parcelle. Si ce n’est pas le cas, il économisera un traitement et respectera davantage l’environnement.

 

L’Italie, la France, la Belgique, l’Espagne et le Portugal sont des pays ayant déjà mis en oeuvre ce type de production.

 

Cette pratique est donc bénéfique pour l’environnement et la santé puisqu’elle limite considérablement l’utilisation de pesticides et d’insecticides…

 

 

L’agriculture biologique

 

L’agriculture biologique est une technique agricole qui prend en compte l’ensemble de l’écosystème et qui se base sur la non utilisation de molécules de synthèses, telles que les engrais, les pesticides, les OGM ou encore les désherbants chimiques. L’agriculture biologique est basée sur “le naturel”. Certes, cette pratique agricole englobe plus généralement les agricultures extensive, de subsistance… Mais elles ne s’en réclament pas toujours, sans oublier que l’agriculture biologique se distingue de ces autres pratiques agricoles par son extension: 20,5 millions d’hectares sont exploités par l’agriculture biologique dans le monde mais malheureusement aussi par son aspect parfois limité au marketing : l’agriculture biologique n’est pas toujours éthique (exploitations de petits paysans dans des pays plus pauvres) et elle ne coïncide pas systématiquement avec le respect de l’environnement (aliments importés d’autres pays sur des milliers de kilomètres, utilisation de certains pesticides non synthétiques contenant du cuivre, pollution par certains engrais à l’origine de l’eutrophisation…)

 

Cependant, cette technique agricole a comme avantage le fait de globalement préserver la qualité des sols, ainsi que celle de la biodiversité, de l’air et de l’eau, afin d’obtenir une production aux caractéristiques naturelles.

 

Le leader mondial du bio est l’Australie qui concentre 35 % de la production biologique mondiale avec ses 11,9 millions d’hectares cultivés biologiquement. L’Europe est aussi beaucoup investie dans cette pratique agricole : 6,9 millions d’hectares de bio. L’Italie accorde une très grande place à cette agriculture : c’est le second pays en agriculture biologique derrière l’Autriche en Europe et le cinquième dans le monde avec ses 1,3 millions d’hectares (ce qui représente environ un dixième de la superficie agricole italienne).

 

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http://agronotizie.imagelinenetwork.com

 

En terme de régions, ce sont la Sicile, la Calabre et les Pouilles qui dominent en tant que “régions” du bio.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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https://upload.wikimedia.org/

L’agroforesterie

 

L’agroforesterie désigne les pratiques agricoles et les systèmes d’utilisation des terres, qui intègrent à la fois des plantes ligneuses vivaces (arbres, arbustes…) dans un environnement de production tels que les cultures agricoles et/ou l’élevage. En agroforesterie, on voit ainsi des combinaisons Maïs-Noisetier comme présenté ci-dessous ou Blé-Noyer, ou encore Olivier-Vignes en Europe, dans des pays Africains ou Sud-Américains, on peut envisager l’association du Caféier et du Cacaoyer, ou encore l’association Hévéa-Caféier etc…

 

L’agroforesterie n’est pas une nouvelle façon révolutionnaire de pratiquer l’agriculture. À dire vrai, c’est plutôt l’une des plus anciennes méthodes de production agricole, mais elle fut reléguée aux oubliettes pendant un certain temps à cause de l’intensification de l’agriculture moderne. Ainsi, les premiers agriculteurs qui pratiquaient majoritairement une agriculture visant à l’autosuffisance et aux échanges locaux plutôt qu’au commerce à grande échelle, préféraient mélanger les espèces afin de produire diverses récoltes qui leur permettaient de survivre tout au long de l’année et de consommer une plus grande variété de produits.

 

Mais cette technique très ancienne a été mise de côté au travers les siècles au profit de l’agriculture intensive qui visait à un accroissement de la production agricole optimisée afin d’assurer un rendement des cultures plus important, pour nourrir une population mondiale toujours plus nombreuse. Cependant, un nouvel intérêt accordé par la communauté scientifique à cette pratique est apparu il y a environ 30 ans. Les bienfaits de l’agroforesterie ont été redécouverts.

 

Tout d’abord, l’agroforesterie permet de “gagner du terrain” en intégrant des arbres sur la surface cultivée. Ce qui est intéressant avec cette agriculture, c’est qu’elle participe à la lutte contre le réchauffement climatique en augmentant le nombre d’arbres et réduit la déforestation à des fins agricoles.  

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http://www.jardinsdefrance.org

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L’agroforesterie s’oppose à la monoculture et consiste à tirer des avantages de l’association même des plantes. En effet, bien que l’on croit souvent que l’agroforesterie réduit le rendement d’un terrain, elle ne fait que l’augmenter :

 

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https://www.worldagroforestry.org (P.K.R. NAIR in Cooperation with the International Center for Research in Agroforestry and ICRAF)

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Ainsi, un agriculteur pratiquant l’agroforesterie produit plus qu’un agriculteur pratiquant l’agriculture intensive et bien sûr biologique. Le graphique ci-dessus montre effectivement que l’agroforesterie qui produit plus, prodigue des revenus supérieur aux agriculteurs que l’agriculture conventionnelle.

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http://www.omahaie.com/

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Cela s’explique par l’apport des arbres : leur racines drainent la matière minérale auxquels les autres plantes aux racines plus petites n’ont pas accès et la restitue au sol sous forme de matière organique (feuilles, branches etc…) qui alimente le sol en matière organique et que la faune du sol transforme en matière minérale profitable pour les autres espèces. Ils offrent également un couvert végétal qui limite l’érosion hydrique des pluies successives et conservent ainsi le sol et sa teneur en matière organique. Les racines de l’arbres modifient également la structure du sol en le rendant plus poreux et donc plus peuplé de faune, ce qui permet aussi la circulation d’eau (H2O) et de dioxygène (O2). L’arbre influence également le pH du sol en le rendant stable et donc meilleur pour les autres espèces. Le sol est donc plus fertile en agroforesterie et dans la plupart des cas ne nécessite pas l’emploi d’engrais. Les productions sont en règle générale plus riches en vitamines et en minéraux que dans les autres pratiques agricoles.

 

Cette pratique agricole permet aussi la réduction voire l’élimination de l’utilisation de pesticides chimiques puisque l’agroforesterie est une structure plus complexe qui réduit l’impact des insectes et autres nuisibles : elle disperse les ressources, augmente la distance moyenne à parcourir entre deux plantes, de plus l’arbre joue aussi le rôle de de barrière physique. La diversité de l’habitat favorise également la présence d’organismes antagonistes qui ont pour fonction de neutraliser les nuisibles.

 

Monsieur Borelli, expert en agroforesterie au siège de la FAO à Rome et qui travaille afin d’étendre l’agroforesterie dans le monde dit d’ailleurs qui “si l’agroforesterie était déjà implantée sur une plus grande superficie à travers le monde, la crise alimentaire actuelle n’aurait peut-être pas été d’aussi grande ampleure.” En effet, cette pratique agricole semble être l’une des meilleurs réponses que l’on puisse apporter aux problèmes soulevés précédemment : elle est bénéfique sanitairement et environnementalement. De plus, elle permet un grand rendement non pas inférieur, mais supérieur ! C’est d’ailleurs sûrement pour ces raisons que cette agriculture est aujourd’hui pratiquée par 1,2 milliards d’individus et ce, majoritairement dans des pays en voie de développement. En Italie, cinq régions ont adopté l’agroforesterie : la Vénétie (pionnière nationale), le Latium, l’Ombrie, les Marches et la Sicile.

 


L’agroécologie

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L’agroécologie est basé sur une agriculture écologique (respect pour l’environnement) et sociale qui répond aux besoins alimentaires des communautés humaines, tout en respectant l’agriculteur et la nature (économiquement performante et porteuse de développement humain).

 

L’agroécologie a pour but un développement locale et territorial qui se base sur la valorisation des savoir-faires traditionnels et des connaissances locales. Les produits issus de cette technique sont donc généralement consommés sur place. Il n’y a donc pas de transport de marchandises.

 

Cependant cette technique agricole peut utiliser, en cas de besoin, des produits de synthèse et d’intrants chimiques mais cela est limité car l’agroécologie veut créer un bénéfice sur la santé en fournissant une production alimentaire de qualité.

 

Son but est de limiter l’érosion des sols, d’utiliser la ressource en eau de manière raisonnée, de recycler les biomasses, de diversifier les productions agricoles et des espèces et de réduire les dépendances aux facteurs externes. Ces objectifs conduisent les systèmes de production agroécologiques à être plus solide, à résister face aux phénomènes climatiques extrêmes, aux catastrophes naturelles.

 

En ce qui concerne l’Italie, pour le moment, elle s’investit progressivement dans cette technique agricole qui n’est pas encore très répandue.

 

 

 

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Illustration tirée du livret du Cirad-2011- Agriculture responsable- HUSSON O. & SEGUY L.

La permaculture

 

La permaculture est une science de conception de systèmes (par exemple de système de cultures, de système agricole ou encore de lieu de vie, d’habitats humains) qui fait recours aux principes écologiques naturelles et au savoir des sociétés traditionnelles.

La permaculture est exigeante dans sa pratique car il faut prendre soin de la Terre et des Hommes, et il faut partager équitablement les ressources.

 

L’objectif de la permaculture est de reproduire la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels. Elle vise une production agricole durable, économe en énergie et respectant la biodiversité. La permaculture veut générer une production vivrière, permettant de couvrir les besoins alimentaires d’un grand nombre d'individus sur de petite surface.

 

Cette approche a également une dimension sociale en valorisant une grande utilisation de la main d’oeuvre, une qualité de travail et un revenu suffisant. De façon ultime la permaculture combine les principes développés par l’agriculture intégrée, l’agriculture biologique, l’agroforesterie et l’agroécologie.

 

Plusieurs zones se situant dans toutes les régions d’Italie se sont investis dans cette technique agricole (la Ligurie, le Piémont, la Vallée d'Aoste, la Lombardie, l’Emilie Romagne, la Vénétie, le Frioul Vénétie Julienne, le Trentin-Haut-Adige, la Toscane, l’Ombrie, les Marches, le Latium, les Abruzzes, le Molise, la Campanie, les Pouilles, la Basilicate, la Calabre, la Sicile et la Sardaigne).

 

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Zone humide à côté des champs

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La zone humide à côté des champs sert d’amortisseur des dégâts environnementaux et de certains dégâts sanitaires des pratiques agricoles utilisant les pesticides chimiques :

 

Commes les pesticides connaissent un cycle qui leur permet de s’infiltrer dans la terre, les nappes phréatiques, les cours d’eau et l’atmosphère et qu’ils  sont très rémanents et ne se dégradent que très lentement dans l’environnement, l’unique façon de rompre ce cycle est d’installer des zones humides à côtés des champs permettent de rompre ce cycle : les composants chimiques des pesticides sont directement décomposés par les algues marines et par les bactéries.

 

Cependant, cette solution n’est que partielle : si elle réduit l’impact des pesticides sur l’environnement, elle ne réduit pas l’arrosage massif, l’utilisation d’engrais ou encore le problème de la nécessité d’une production accrue.

 

 

Une pratique agricole adaptée à la région du monde

 

Aujourd’hui, il semblerait que la tendance soit à l’extension d’un même modèle pour tous les continents et tous les pays. Cependant, imposer une même pratique agricole à toutes les zones de la planète ne constitue pas en soi une solution : toutes les régions du monde présentent un climat ainsi que des reliefs différents. La qualité des sols, l’accès à l’eau et la quantité de terres disponibles sont également variable.   

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https://upload.wikimedia.org/

 

http://victorhugocm2.e-monsite.com

(TOURNEUR Stéphane, Collège Eugène Varnin)

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Quelle que soit la pratique agricole choisie, celle-ci ne doit pas être généralisée comme un uniforme monomorphe que l’on collerait sur toutes les terres cultivables du monde : chaque région du monde ainsi que ses particularités doivent être étudiées afin que les pratiques agricoles correspondent le plus aux aléas et aux situations auxquels doivent répondre les agriculteurs.

 

 

Conclusion générale

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Nous venons de voir qu’il existe de très nombreuses solutions possibles aux problèmes sanitaires, environnementaux, et productifs qui se posent aujourd’hui à la société, et qui trouvent écho aussi bien au niveau du consommateur, qu’au niveau de l’agriculteur. Le consommateur peut se tourner vers la consommation d’insectes, ou d’algues, afin de réduire sa consommation en viande tout en conservant un apport de protéines conséquent. Il peut aussi choisir de mieux choisir les aliments qu’il mange en associant légumineuses et céréales ou en se nourrissant d’aliments riches en protéines. Mais il peut aussi choisir de court-circuiter la grande distribution en se tournant vers les paniers à cotisation mensuelle et les aliments au Km 0. De son côté, l’agriculteur a la possibilité de choisir une agriculture extensive, une agriculture de sélection, une agriculture biologique, une agriculture intégrée, l’agroforesterie, l’agroécologie ou encore la permaculture. Il peut se tourner vers les OGM, pratiquer la rotation des cultures, adapter sa pratique agricole à sa région de vie, ou encore, installer des zones humides près de son champ.

 

Ce qui ressort le plus souvent, c’est qu’il n’y a pas une seule solution miracle. En réalité la solution aux problèmes multiples posés précédemment ne peut pas venir de l’agriculteur ou du consommateur, mais d’un effort collectif et combiné. Les solutions présentées ci-dessus doivent être croisées et superposées pour arriver à un résultat concret. Plus il y le nombre de solutions mises en place sera important, et plus les problèmes posés reculeront. Ce qui est certain, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour agir que ce soit à travers une Projet des Lycéen sur l’Agriculture : Nourrir l’Europe et la Terre Entière ou dans la vie de tous les jours !

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