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“Que ton aliment soit ta première médecine”

Hippocrate, médecin grec au Vème siècle avant JC  

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Nos habitudes alimentaires ont considérablement évolué, en particulier depuis le milieu du XXème siècle. L’industrialisation, l’urbanisation et la mécanisation sont associées à des modifications du régime alimentaire et du comportement. Ces changements d'habitudes alimentaires ont contribué à une épidémie de maladies non transmissibles. On remarque en effet qu’une alimentation riche en graisses et en sucres et en aliments à forte densité énergétique, glycémique et calorique, centrée autour d'aliments d'origine animale, a remplacé l'alimentation traditionnelle principalement basée sur des aliments d'origine végétale. Ces maladies ne sont plus limitées aux « pays riches », et constituent désormais un problème de santé publique croissant dans les pays en développement, où le modèle alimentaire « occidental » se propage et remplace souvent les alimentations traditionnelles.

Des chercheurs de l'université de Harvard ont montré que la sur-alimentation était responsable d'au moins autant de cas de maladies de par le monde que la sous-alimentation, et que plus de la moitié du fardeau mondial des maladies résultait d'une mauvaise alimentation (par manque, par excès ou par déséquilibre)

En effet, on ne prend plus le temps de manger chez soi à midi, et le modèle « fast food » s'est désormais ancré dans nos habitudes alimentaires. Le temps consacré au déjeuner a diminué. La consommation de produits céréaliers, de légumes secs et de féculents (surtout de pomme de terre) a considérablement chuté depuis le début des années 50. La consommation de viandes et de laits sont en recul. En revanche, on observe une augmentation dans la consommation de produits sucrés notamment sous la forme de boissons, de crèmes desserts ou le choix augmente également. Les fruits et les légumes semblent être également moins consommés.

La restauration rapide ou le fast food est un mode de restauration dont le but est de faire gagner du temps au client en lui permettant d'emporter rapidement les plats commandés, et ce, pour un prix moindre. Les mets servis sont le plus souvent des hamburgers ou des sandwichs, accompagnés de frites et de sodas qui contiennent énormément de graisses et de sucres. Il faut savoir qu’un repas dans un fast-food (1 hamburger, 1 portion de frites, 1 soda et 1 glace) correspond à l’apport calorique journalier recommandé. Certes nous avons pu voir se développer ces dernières années de nouveaux plats comme les salades.  

Le paradoxe du fast-food est qu'il a mauvaise image mais connaît un véritable succès. Enfants, ados, businessman ou encore grands-parents, tous vont régulièrement dans ce type de restaurant. Plus qu'une alimentation, le fast-food est aujourd'hui un style de vie : celui des gens pressés qui ne veulent pas perdre de temps autour d'une table.

Une mauvaise alimentation entraîne une baisse de tonus, une réponse plus lente du système immunitaire pour lutter contres les attaques, une moins bonne récupération au niveau musculaire et des difficultés de concentration. Une mauvaise alimentation peut aussi être à l’origine de nombreux problèmes de santé, parfois très grave. Cela a joué un rôle clé dans l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques évitables d'origine nutritionnelle comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les cancers et l’ostéoporose principalement.

Une alimentation trop sucrée

Une alimentation trop sucrée entraîne une surcharge glycémique dans le sang puis une résistance à l’insuline sécrétée normalement par le pancréas jusqu'à développer un diabète. Le diabète de type 2 est une maladie liée au métabolisme du glucose. En temps normal, cette molécule est absorbée au niveau de l’intestin, elle circule dans le sang puis entre dans les cellules de l’organisme pour être utilisée ou stockée. Chez les patients diabétiques de type 2, l’entrée du glucose augmente anormalement. Des complications peuvent apparaître à long terme si la maladie n’est pas suffisamment bien prise en charge. Le nombre de diabétiques dans le monde a quintuplé entre 1985 et 1998, passant de 30 millions à 143 millions. Le diabète est désormais la troisième cause de mortalité en Europe. La Fédération Internationale du Diabète estime que le nombre de diabétiques doublera d'ici 2025 pour atteindre les 300 millions. D'autre part, le diabète de type 2 touche de plus en plus de jeunes adultes et d'enfants (20% en 1998 contre seulement 4% au début des années 1990)

Des études menées auprès de 113 861 femmes américaines âgées de 30 à 35 ans, ont permis de montrer que le risque relatif de développer un diabète de type 2 augmente plus l’IMC (Indice de Masse Corporelle) augmente. Il existe donc un lien entre l’obésité et le diabète de type 2.

Le nombre de personnes touchées en France est en augmentation, mais on constate des différences importantes en fonction du lien familial avec une personne atteinte. Il y a donc des prédispositions génétiques, tout le monde n’est donc pas égal face au risque du diabète 2.

Auteur de l'image: Gilles Furelaud

Licence: Creative Commons Attribution

Manuel de SVT 1reS, édition Bordas

Une alimentation trop grasse

Une alimentation trop grasse conduit à une augmentation du cholestérol et des triglycérides dans le sang et conduit à un risque de développer une athérosclérose. L'athérosclérose est une atteinte des grosses et moyennes artères par une accumulation de graisses dans la paroi artérielle pouvant provoquer l’obstruction complète d’une artère et entraîner la mort des tissus en aval (infarctus du myocarde ou accident cardio vasculaire par exemple).

Les maladies cardiovasculaires restent la deuxième cause de décès en Europe, bien que les progrès de la médecine aient permis de diminuer la mortalité liée à ces maladies au cours des dernières décennies. Cependant, du fait de l'augmentation de la prévalence de quatre facteurs de risque de ces maladies (obésité, tabagisme féminin, sédentarité et pollution de l'air), on peut craindre un retournement de cette tendance et une évolution à la hausse de la mortalité par maladies cardio-vasculaires dans les années à venir.

“On estime que d'ici 2020, les deux tiers de la charge mondiale de morbidité seront imputables à des maladies non transmissibles chroniques, pour la plupart nettement associées au régime alimentaire. Le passage à une alimentation comportant davantage de denrées alimentaires raffinées, d'aliments d'origine animale et de graisses joue un rôle majeur dans l'épidémie actuelle d'obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires, entre autres affections non-transmissibles.” Bulletin de l'OMS n°80, 2002

Une étude a été portée sur 15 152 sujets de tous pays. Les sujets ont été classés en 5 catégories montrant des degrés d’obésité croissants : de “poids normal” pour Q1 à “obésité extrême” pour Q5. Parallèlement, on a noté les cas d'infarctus du myocarde, cet accident vasculaire est dû à une obstruction des vaisseaux coronaires qui alimentent le coeur avec un risque d’arrêt cardiaque si l’accident n’est pas traité à temps. Il existe donc un lien entre obésité et risque d'infarctus du myocarde.

Manuel de SVT 1reS, édition Bordas →

Une alimentation trop salée

Une alimentation trop salée peut contribuer soit à augmenter le volume de sang circulant dans les artères, soit à augmenter la rigidité des artères par un effet structural ou vasoconstricteur. Elle peut être la cause d’une surcharge sodée dans les vaisseaux qui entraîne une surcharge hydrique et entraîne ensuite une hypertension artérielle. L’hypertension est un autre trouble assez fréquent que l’on retrouve chez les personnes qui ont une mauvaise nutrition. L’hypertension est appelée “la tueuse silencieuse” car elle passe souvent inaperçue et n’est donc traitée jusqu’à ce que les dommages sur l’organisme soient déjà conséquents. Manger trop de malbouffe, d’aliments frits, de sel, de sucre, de produits laitiers, de caféine et de nourriture raffinée peut causer l’hypertension.

Parmi les nombreux facteurs de risque associés à une tension artérielle élevée, l’apport quotidien de sodium est l’exposition alimentaire la plus étudiée: modèles d’expérimentation animale, études épidémiologiques, essais cliniques contrôlés et études en population sur un apport restreint. Toutes les données recueillies montrent de façon convaincante que l’apport de sodium est directement associé à la tension artérielle. On a estimé qu’en réduisant de 50 mmol l’apport quotidien de sodium dans le monde entier, on aboutirait à réduire de 50 % le nombre de personnes nécessitant une thérapie antihypertensive, de 22 % le nombre de décès dus à des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et 16 % le nombre de décès dus à une cardiopathie coronarienne. La tensions diastoliques est réduites d’environ la moitié, mais l’association est plus manifeste avec l’âge et la tension artérielle initiale.

Une augmentation du risques de cancers

Le cancer est actuellement une cause majeure de mortalité partout dans le monde. Le cancer est causé par divers facteurs identifiés et non identifiés. Des facteurs importants dans le risque de cancer sont le régime alimentaire et l’alcool. C'est aujourd'hui la première cause de mortalité en Europe.

On estime que les facteurs alimentaires sont responsables d’environ 30 % des cancers dans les pays industrialisés et sont alors évitables. Les taux de cancer changent à mesure que les populations se déplacent d’un pays à l’autre et adoptent des habitudes alimentaires (et autres) différentes. Selon les estimations, le poids du corps s’ajoutant à l’absence d’activité physique est responsable d’environ un cinquième à un tiers de plusieurs des cancers les plus courants, plus précisément les cancers du sein, du côlon, de l’endomètre, des reins et de l’oesophage.

Les parties du corps les plus touchées sont:

  • l’estomac

  • le côlon

  • le pancréas

  • le poumon

  • le sein

  • l’endomètre

L’obésité

L’obésité est attribuée à une consommation excessive de graisses et de sucres associé à un manque d’exercice physique. Sur ce graphique (en bas), on peut voir que l’Italie ne fait pas partie des pays où l’on trouve le plus de personnes obèses.

Une alimentation trop abondante et trop riche en graisses favorise l'obésité, laquelle augmente considérablement le risque nombreuses pathologies comme divers cancers, diabète, maladies cardio-vasculaires, carences alimentaires, hypertension artérielle etc. Ces pathologies sont responsables de plus de la moitié de l'ensemble des décès dans les pays développés. L’obésité peut donc être la conséquence d’une mauvaise alimentation mais il existe aussi des prédispositions génétiques qui peuvent favoriser un surpoids. Les enfants sont dans une situation comparable; un accroissement inquiétant de la prévalence de surpoids dans ce groupe est en cours depuis 20 ans dans des pays en développement.

La plupart de la population mondiale vit dans des pays où le surpoids et l’obésité font davantage de morts que l’insuffisance pondérale. L’obésité entraîne une surmortalité en augmentant le risque de nombreuses pathologies

En quelques chiffres, à l’échelle mondiale, le nombre de cas d’obésité a doublé depuis 1980. En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes – personnes de 18 ans et plus – étaient en surpoids. Sur ce total, plus de 600 millions étaient obèses. Soit, 39% des adultes âgés de 18 ans et plus étaient en surpoids et 13% étaient obèses. En 2014, 41 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses.

En italie, un groupe d'expert a mis en place une guide pour la bonne alimentation italienne, qui est centrée sur une alimentation équilibrée et qui donne du bien-être.

Aujourd’hui l'obésité est considérée comme une des maladies principales dans les pays occidentaux, et de plus ce sont de plus en plus les enfants qui y sont affectés, cela pourrait leur provoquer des graves maladies dans le futur. En effet on sait que l'obésité peut causer beaucoup de pathologie, en particulier:

  • des maladies cardiovasculaire à cause du travail excessif auquel est soumis le coeur.

  • des pathologies du métabolisme, à cause de l’excessif et déséquilibre apport nutritionnel.

  • des pathologies digestive, à cause du surchargement du travail auquel sont soumis les organes digestifs

  • des pathologies respiratoires, à cause de la reduite expansion pulmonaire

  • des pathologies du squelette, à cause de l’excessif pois que dois supporter le corps

  • des pathologies dermatologique, à cause de la tentative du corps d'éliminer l'excès de chaleur (produit par l'excès de poids) par la transpiration ou par la peau de la tête

Manuel de SVT 1reS, édition Bordas

Une alimentation trop riche en protéines animales

Un régime trop riche en protéines animales est nocif pour la santé. On parle d’alimentation hyperprotéinée quand au minimum 30% des apports énergétiques sont issues des protéines. Des chercheurs italiens et américains ont étudié la consommation de protéines de citoyens américains suivis pendant près de vingt ans. L'analyse montre que les plus gros consommateurs de protéines animales ont quatre fois plus de risques de mourir d'un cancer, par rapport à ceux qui avaient une alimentation pauvre en protéines animales. Ils arrivent à la conclusion que “trop de protéines serait aussi dangereux pour la santé que la cigarette”. La surconsommation de viande rouge serait donc nocive pour la santé, une trop grosse consommation de viande serait cancérigène, car trop acide pour votre organisme. On n’est pas obligé de la supprimer totalement de notre alimentation, simplement de bien les consommer sans dépasser les apports nécessaires.

En octobre 2015, d’après le CIRC (Centre international de Recherche sur le Cancer qui fait partie de l’OMS), un lien entre la viande rouge et transformée et le cancer existe. Les experts ont conclu que chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18%.

Après avoir examiné plusieurs travaux, 22 experts du monde ont classé la consommation de la viande rouge (viande issue des tissus musculaires de mammifères comme le boeuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre) comme probablement cancérogène pour l'homme (Groupe 2A). La viande transformée (viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d'autres processus mis en oeuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation, on trouvera les hot-dogs (saucisses de Francfort), le jambon, les saucisses, le corned-beef, les lanières de boeuf séché, de même que les viandes en conserve et les préparations et les sauces à base de viande.) a été classée comme cancérogène pour l’homme (Groupe 1).

La science a montré que, même avec une contribution comprise entre 4% et 10% de protéines animales, la propagation du cancer est favorisée. L'alimentation humaine actuelle compte environ 15-16% de protéines animales par jour (de 70g à 100g).

Conseils

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Les erreurs alimentaires fréquemment rapportées sont donc:

– une consommation excessive de graisses animales 

– une consommation excessive de sucres rapides, sel ou gras 

– une mauvaise répartition des repas dans la journée : plus les aliments énergétiques sont consommés tard dans la journée (après 14 heures principalement), plus il y a de risques de les mettre en réserve sous forme de graisses pendant la nuit.

 

Il faudrait donc limiter la consommation de viandes et la remplacer par du poisson ou des protéines végétales, remplacer les lipides saturées par des lipides insaturées.

acides gras saturés: «mauvaise graisse », car ils augmentent le taux de mauvais cholestérol, ce qui peut entraîner des dépôts de cholestérol dans les artères, avec un risque de troubles cardio-vasculaires. Ils se trouvent principalement dans les produits laitiers, la viande et le jaune d’œuf. Ce ne sont pas des acides gras essentiels. .Bien qu’on doive éviter de trop en consommer, les acides gras saturés ont leur place dans l’alimentation humaine.

acides gras insaturés: « bonnes graisses », réduisent le taux de mauvais cholestérol. Mais attention : consommés en excès, ils peuvent aussi réduire le taux du bon cholestérol. Et limiter les apports en glucides rapides, présents en abondance dans les boissons gazeuses notamment.

sucre rapide: Sucre ayant un index glycémique supérieur à 70. Les glucides sont en effet classés selon leur pouvoir hyperglycémiant, c'est-à-dire leur action augmentant la glycémie (taux de glucose dans le sang). (les excès sont stockés sous forme de lipides, c'est-à-dire de graisses).

 

De nos jours, nos différentes habitudes alimentaires en Italie, comme dans les pays développés, nous ont conduit à une suralimentation, nous mangeons en trop grandes quantités, trop sucré, gras, salé et riche en protéines animales. C’est une forme de malnutrition dont les conséquences en termes de santé ne sont pas des moindres. En effet, on constate les apparitions de plus en plus fréquentes de nombreuses pathologies comme l’obésité, des cancers, des diabètes, des maladies cardiovasculaires... Si rien n'est fait pour diminuer cette épidémie de maladies chroniques, de plus lourdes conséquences encore sont à prévoir comme une baisse de la longévité, l'accroissement de la morbidité liée à ces maladies et le développement massif de ces pathologies. Les professionnels de santé peuvent et doivent agir au quotidien contre ce phénomène, en divulguant le plus largement possible des conseils hygiéno-diététiques adaptés : promotion d'une alimentation principalement végétale, augmentation de l'activité physique, arrêt du tabac …

A l’inverse, une alimentation saine avec des apports équilibrés en sucre, graisse et sel permet de réguler son poids et en association avec une activité physique et régulière et surtout sans tabac permet de prévenir la survenue des accidents cardiovasculaires ainsi que d’autres complications.

Des chercheurs des universités de Harvard et de Washington ont conduit en 2008 une étude qui a mis en évidence une baisse de l'espérance de vie des femmes dans certains comtés défavorisés des États-Unis, ceux où l’on trouve le plus de décès entraînés par des maladies chroniques liées au tabac, à l’obésité, au surpoids et à l’hypertension artérielle. Le docteur Murray qui a mené cette étude a déclaré : “Dans la mesure où les modes de vie malsains mis en cause dans cette étude se répandent partout, on peut craindre que la baisse de la longévité ne se généralise. Cette situation ne restera pas un cas isolé limité à ces comtés. Les coûts de santé publique ne cessent d'augmenter, de même que la prévalence de l'obésité et de l'obésité infantile.”

Une autre étude menée par des chercheurs américains en 2005 avait déjà conclu que l'augmentation continuelle de l'espérance de vie observée depuis deux siècles aux Etats-Unis allait prochainement se renverser à cause de l'épidémie d'obésité. Etant donnée la diffusion du mode d'alimentation américain à l'ensemble de la planète, on peut craindre que ce phénomène ne se généralise. En effet, la “Framingham heart study”   a montré qu'un simple surpoids faisait perdre en moyenne 3 ans de vie, alors que l'obésité faisait perdre en moyenne entre 7 ans de vie

      pour un non-fumeur et 14 ans pour un fumeur.

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